Lettre ouverte à la présidente de la CNSA
Retrouvez ci-dessous le courrier que nous adressons à la Présidente de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA).
Objet : Election au Conseil de la CNSA des représentants de personnes handicapées
Madame la Présidente,
Notre association, la Coordination Handicap et Autonomie – Vie Autonome France, qui siège depuis trois mandats, seize années, au Conseil de la CNSA, tient à vous faire part de son ressenti sur les réunions (qui comprennent le conseil, les commissions et autres réunions de travail).
Lors des réunions organisées par la CNSA, nous ne nous sentons pas à notre place : c'est un entre-soi parisien de représentant(e)s qui se connaissent bien, se côtoient régulièrement et semblent tellement rodé(e)s à se concerter entre eux que tout est décidé en amont. En réalité, les discussions et débats sont très formels et sans conséquences. Et quand nous, personnes directement concernées représentant leurs pairs, prenons la parole, une parole non prévue en amont, non calibrée, on ne nous écoute pas, on ne nous entend pas, on ne nous comprend pas…
Or, membres de la CHA – VA France, nous avons pour mandat de représenter les personnes handicapées, qui sont quand même une partie conséquente des bénéficiaires des actions et financements de la CNSA. Mais, pour autant, nous avons l'impression que le simple fait de porter leur voix, d’exprimer leurs aspirations, de les défendre, dérange !
Et, en réalité, ce que nous entendons lors des réunions, ce sont essentiellement les positions de défense des salarié(e)s du médicosocial et des structures, points de vue professionnels assénés, y compris sur les situations des personnes concernées... et presque jamais LEURS propres opinions directes !
Ces réunions sont, de ce fait, très pénibles, nous l’avons déjà signalé : c'est usant et humiliant de constater que vous n'avez pas d'écoute réelle pour les personnes concernées !
Tout ceci questionne sur la représentation des personnes concernées dans ces instances décisionnaires : en veut-on vraiment ?
L’expérience a montré que, si nous ne mettions pas en œuvre des moyens de pression lourds, on ne nous écoute pas !
POURQUOI ???
Ne souhaite-t-on échanger qu’avec des potiches posées là pour valider le décor ?
Et, dans un contexte de pandémie déjà compliqué pour nous, avec le terme de notre mandat fin juin, nous apprenons le 10 juin dernier qu’un arrêté ministériel concernant le collège électoral de la future mandature des représentants au Conseil de la CNSA nous exclut de candidater à l’élection prévue ce 21 juin.
Ce délai très court, l’absence d’explication, et encore une fois de considération (aucune réponse à notre courriel du 16 juin dernier), nous semblent peu respectueux de nos années d’investissement comme représentant à la CNSA.
Par ailleurs, nous souhaitons solennellement rappeler les termes de l'article 1er de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, article fondateur s'il en est, suivant lesquels :
« Dans toutes les instances nationales ou territoriales qui émettent un avis ou adoptent des décisions concernant la politique en faveur des personnes handicapées, les représentants des personnes handicapées sont nommés sur proposition de leurs associations représentatives en veillant à la présence simultanée d’associations participant à la gestion des établissements et services sociaux et médico-sociaux mentionnés aux 2o, 3o, 5o et 7o du I de l’article L. 312-1 et d’associations n’y participant pas. »
Or, la règle imposée par le gouvernement consistant à limiter la composition du collège électoral des personnes handicapées de la CNSA aux seules associations siégeant au « collège des représentants des associations de personnes en situation de handicap ou leurs familles » du CNCPH nous semble, au regard précisément de cet article de loi, pour le moins problématique.
En effet, à l'issue du scrutin, qu'en sera-t-il des « six représentants des associations œuvrant au niveau national pour les personnes handicapées », désignés par la ministre sur proposition de ce collège électoral, et qui siégeront dans le futur conseil de la CNSA ?
Ce principe fondamental qui vise à ce que la parole des personnes en situation de handicap qui défendent leur droit à l'autonomie soit entendue, en veillant à la présence simultanée d'associations gestionnaires d'établissements et de celles qui ne le sont pas, sera-t-il respecté par la future CNSA ?
Par le passé, et dans le respect de la volonté exprimée par le législateur, les pouvoirs publics avaient veillé à cet équilibre, en donnant la possibilité à des associations extérieures au CNCPH, mais reconnues dans leurs actions au plan national, notamment pour l'accès des personnes concernées à l'autonomie, de faire partie à part entière de ce collège électoral.
Nous constatons, avec regret, que tel n'est pas le cas aujourd'hui.
Soyez assurée. Madame la Présidente, que la Coordination Handicap et Autonomie, qui vient d'être évincée, sans information préalable, après seize ans de mandat, du collège électoral des représentants des personnes handicapées, sera particulièrement vigilante, ainsi que ses partenaires associatifs, sur la légalité à venir de la prochaine composition du conseil de la CNSA.
Veuillez agréer, Madame la Présidente, l’expression de notre considération distinguée.
Pour la CHA – Vie Autonome France,
La Présidente : Mireille STICKEL
Vous pouvez également télécharger ce courrier en PDF.
Soutien à Handi-Social
La CHA veut témoigner son soutien à Handi-Social qui vient de subir un lourd verdict en justice (prison avec sursis, amendes...).
Handi-Social avait organisé des actions militantes pour dénoncer l'inaccessibilité des transports et de la société rendant impossible notre vie autonome.
Après un procès qui ne tenait pas compte des besoins des personnes (toilettes, ascenseurs, aide humaine, aide à la communication), cette parodie de justice indigne des droits de l'homme a confirmé que la société française restait inaccessible....
Pour les soutenir : https://www.helloasso.com/associations/handi-social/collectes/soutien-aux-activistes-d-handi-social
Texte socle : Avez-vous conscience de la réalité du terrain ?
La première des libertés dans une société civilisée est la possibilité, y compris pour les personnes dépendantes, de pouvoir décider de son mode de vie.
Ainsi débute ce texte adressé en novembre 2020 à l’ensemble de nos adhérents et de nos sympathisants. Ce texte « socle » de la CHA est destiné à nous identifier, à nous rassembler autour d’un travail en constante évolution sur un accompagnement de la dépendance qui pourrait devenir … libérateur. Il est aussi amené à évoluer suivant vos retours et réflexions.
Une société civilisée ne peut passer que par la prise en compte (ne parlons plus de « prise en charge ») de la multiplicité humaine. Les maladies, les handicaps, les dépendances, visibles ou pas, font partie intégrante de la vie. À force de les reléguer dans des cases, des grilles, des barèmes, des protocoles sanitaires et médico-sociaux déshumanisants, on a fini par l’oublier.
Où est la « société civilisée » ? Comment notre société peut-elle accepter que la personne dépendante n'ait pas le choix de son mode de vie ?
Texte socle de la CHA : Avez-vous conscience de la réalité du terrain ? [PDF]
Vaccination et aide humaine à domicile
La CHA a adressé le courrier suivant aux autorités de santé :
Bonjour,
La Coordination Handicap et Autonomie regroupe des personnes quels que soient leur âge et leur « handicap », avec le soutien ou non de leurs proches aidants, qui vivent ou qui désirent vivre à domicile, ainsi que des personnes qui résident en institution, souhaitant entamer une démarche d’autonomie. Elle agit pour permettre à tous d’accéder effectivement à l’autodétermination et à la vie autonome par un accompagnement humain individualisé.
Alertés par certains de nos adhérents, très inquiets pour leur santé, nous vous soumettons cette question : dans les programmations des priorités de vaccination contre le COVID-19, a-t-il été pris en compte les particularités des personnes ayant des aides à domicile pour les gestes vitaux de la vie quotidienne ?
En effet, comme vous le savez, de nombreuses personnes ayant besoin d'aide humaine pour les gestes vitaux de la vie quotidienne choisissent de vivre à leur domicile, plutôt qu'en établissement. Or, il est impossible de respecter les gestes barrières contre le COVID-19 et de minimiser les risques quand on doit faire un transfert, une toilette, donner à manger, etc... De plus, notamment en emploi direct, nous n'avons jamais eu accès à des masques FFP2.
Nous souhaitons donc que les salariés à domicile, y compris en emploi direct, et les aidants familiaux, ainsi que les bénéficiaires de cette aide humaine, pour ceux qui le choisissent, puissent avoir droit à un accès prioritaire au vaccin COVID-19, comme c’est ébauché dans les établissements médico-sociaux avec les EHPAD, et ne soient pas encore une fois oubliés des décisions d’urgence : la protection vaccinale des personnes accompagnées et de leurs accompagnants doit pouvoir être assurée rapidement !
Merci de nous tenir informés rapidement concernant cette demande !
Aidez nous à interpeller les députés sur le PLFSS 2021
Le PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) est étudié à l'Assemblée Nationale en deuxième lecture à partir du lundi 23 novembre. Nous souhaitons interpeller les députés sur l'importance de la Prestation de Compensation du Handicap, et en particulier sur l'emploi direct. Aidez-nous en envoyant la lettre ci dessous à vos députés en utilisant l'outil en bas de l'article.
Monsieur le Député, Madame la Députée,
La crise sanitaire a fait prendre conscience aux responsables politiques du rôle indispensable des assistants auprès des personnes nécessitant une aide pour vivre à domicile.
L'Etat a ainsi décidé de pérenniser une enveloppe financière de 200 millions annuels dans le cadre du PLFSS pour soutenir certains services d’aide et d’accompagnement à domicile.
Si la reconnaissance de l’importance essentielle des aides à domicile est un point positif, flécher ce soutien financier seulement à certains salariés de certains services est incompréhensible.
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